Buy me something [Ren]

Intriguée, Shen Xia Rou observait les deux énergumènes en face d'elle. Ils étaient fascinants. Non, ce n'était pas leurs dires qui les rendaient ainsi mais leur façon de s'adapter à la demoiselle et leur facilité à aviser. Quels beaux parleurs! Un peu plus et la jeune fille tomberait dans leur panneau. Certes, elle était une grande naïve mais de là à croire des vendeurs! Xia Rou savait pertinemment que ceux-ci représentaient le summum de la manipulation. Ou presque...Les politiques avaient un rôle important dans ce domaine. Du moins, on le lui avait dit. Pour les commerçants, elle en était sûr et la scène qui se passait ne faisait que confirmer ses convictions. La demoiselle ne semblant pas vouloir acheter leur produit, ils lui sortaient alors des arguments de choc. Leur article était le meilleur! Les anciens clients en avaient tous été satisfait, d'ailleurs, les deux vendeurs en possédaient évidemment un chez eux. Ils acquieçaient aussi. Ne pas contredire un potentiel acheteur non? Enfin, sur ce point, ils avaient bien tord. Oui ce qu'ils proposaient à la vente était notamment destiné aux adolescents mais n'avaient t'ils pas remarqué que Xia Rou était légèrement différente de ses camarades? Qu'est-ce qu'elle aurait bien pu faire d'un tel objet électronique? Après tout, elle ne savait utiliser la nouvelle technologie et s'en moquait bien. Ses parents lui avaient bien dit que ne se fier qu'à des appareils ne valaient rien de bien. Les ordinateurs, les GPS, les télévisions et leurs compères en étaient la preuve. Il valait mieux s'en passer afin de garder une sorte d'autonomie et ainsi savoir se débrouiller quand ceux-ci se retrouvait en panne. Ils coûtaient aussi relativement chers! Certes, Xia Rou n'était guère pauvre mais elle n'aimait dépenser son argent dans de tel inutilité. Alors pourquoi restait t'elle là, à écouter ces deux abrutis? Par simple curiosité. Elle analysait aussi leurs techniques de commerce. Observer...La demoiselle adorait le faire en toute circonstances. Si tel n'avait été le cas, elle s'en serait sans doute déjà aller depuis longtemps. Quoi que...Le fait qu'elle soit restée était peut-être du au fait qu'ils étaient collants. Décidés à piller son porte-feuille, ils ne la laisseraient sans aller aussi vite ou avant de l'avoir convaincus de les appeler si un jour ou l'autre elle était intéressée. Xia Rou allait voir qui était les plus patients. Eux? Ou elle?

Et les minutes passèrent sans que rien n'ai changé. Ah si! Ils s'étaient légèrement déplacés dans cette immense rue remplie à craquer. Mais aussi, Xia Rou commençait à saturer. Elle allait perdre, elle le savait mais d'un côté elle s'en moquait complètement. Elle avait toujours été bonne joueuse. Bon et bien, elle s'en irait. Ce qu'elle fit rapidement. Après leur avoir coupé la parole pour leur souhaiter une bonne soirée, elle s'en alla d"un pas rapide se détachant ainsi d'eux. Au bout de quelques pas, pensant les avoir enfin quitté, elle s'arrêta à une étale. Grave erreur. Elle entendit alors qu'on s'adressait à elle. Encore eux? N'allaient t'il pas la lâcher? Cela en devenait presque du harcèlement! Plutôt énervée, la jeune fille reprit sa marche rapide jetant de rapide coup d'oeil derrière elle. Ils la suivaient. Merveilleuse technique de vente! Enfin, elle n'allait pas s'attarder sur le sujet surtout qu'elle avait autre chose en tête. Tout en avançant, elle se mit à réfléchir à un moyen de les semer. Ce ne fut guère dur. Profitant qu'une vague de foule les écartent d'elle, elle s'engouffra dans le premier bar qu'elle rencontra. Elle se précipita vers la dernière table qu'elle gagna dans un vacarme effrayant. Bien évidemment, elle attira l'attention. Vu son brouhaha et sa rapidité.

S’occuper. Voilà le projet qu’il avait pour le moment. Il était dans sa chambre, en train de méditer sur une quelconque occupation à faire. En fin de compte il avait opter pour un tour tranquille dans la capitale nippone. Des tours et des tours. Il ne savait pas depuis combien de temps est-ce qu’il tournait en rond comme ça, passant de rue en rue dans Tôkyô… mais il commençait franchement à en avoir marre. Il s’arrêta alors à un coin de rue, puis il sortit son portable : quelle heure était-il ? Voilà plus d’une heure qu’il était là, et toujours rien à faire. Il reprit alors sa marche. Ses mêmes pas calmes, à travers la foule. Il y avait du monde, et ce n’était pas étonnant. En même temps, les rues de la capitale vide ? Non, impossible. Il regardait un peu partout, parfois perdu dans ses pensées. Il lui arrivait de s’arrêter pour observer les vitrines de quelques boutiques qui lui semblaient intéressante. Mais ce n’était pas pour autant qu’il entrait à l’intérieur. Son portable vibra alors. Un nouveau message ? Junko. Ren afficha une moue un peu boudeuse après lecture de son mail. Son ami devait le rejoindre en ville aujourd’hui, et ils étaient censés passer un moment ensemble à flâner et raconter des conneries comme d’habitude. Néanmoins, il avait un petit inconvénient. Lequel ? Il ne l’avait pas dit. Ren soupira en fermant le clapet de son petit appareil noir, il lui demanderait plus tard. Là il fallait qu’il se pose quelque part.

Le bar était bien rempli, on aurait presque pu dire bondé en fait. Le jeune Oyama fit quelques pas à l’intérieur et se décida à aller s’asseoir au bar. Il n’y avait pas grand monde là bas, et au moins il serait sûr d’être tranquille. Il commanda un verre, sans alcool. Non seulement le nippon était encore mineur, mais le fait que son frère ait tendance à beaucoup boire l’avait totalement dégoûté de ces liquides illicites. Son verre en main, il fixait un point de l’espace sans le voir. Le barman semblait lui adresser la parole, il répondit par pure politesse. Mais la discussion n’alla pas bien loin. La raison ? La porte d’entrée du bar s’ouvra rapidement, un fracas. Il tourna alors la tête en direction du bruit, par simple réflexe quand son verre qui allait se porter à ses lèvres se reposa sur le comptoir. Miss Shen. Il fut plus qu’étonner de la voir ici. Surtout ici en fait. A vrai dire, il ne s’imaginait même pas la rencontrer un jour dans les rues de Tôkyô et encore moins dans un bar. La demoiselle semblait pressée par il ne savait quoi vu la vitesse avec laquelle elle alla s’asseoir à la table du fond. C’était assez comique à voir. Et sa discrétion l’était encore plus. Voilà que le nippon se mettait à faire de l’ironie avec lui-même. Il esquissa un léger sourire, puis il se leva. Il prit son verre en main, indiquant au barman qu’il allait juste se mettre à une table. Par n’importe quelle table, celle de Xia Rou bien évidement. Après quelques pas il posa sans gène son verre sur la table, puis il regarda la demoiselle.

>> Je peux ?

A peine avait-il demandé qu’il s’était déjà assit. Il était pas très logique sur ce coup. Il regarda alors la jeune fille, toujours aussi surpris de la voir ici il but une nouvelle gorgée de verre.

>> Tu sembles essoufflée… tu étais si pressée que ça de venir ici ?

Il savait bien que ce n’était pas du tout la raison. Mais bon, autant lui dire quelque chose. Et plutôt que « salut, comment ça va ? » il avait opté pour ça.

[Désolée si c'est mauvais]

Ne pouvaient t'ils pas détourner leurs regards? Certes, le raffut qu'elle avait fait pouvait réveille la curiosité des clients de ce bar mais tout de même! Cela faisait bien quelques secondes qu'elle venait de rentrer et il n'y avait rien d'autres à voir. Quoi que...Elle semblait bien essoufflée ce qui pouvait peut-être suscité de l'intérêt. Qu'avait t'elle fait pour être ainsi? Etait t'elle dans une mauvaise situation? Bref rien qui n'auraient concernés tous ces consommateurs mais qu'ils semblaient tous s'y empressés de savoir. Ah ce qu'elle pouvait haïr ce type de personnes! Ne pouvaient t'ils pas se mêler de leurs affaires? Bon évidemment, elle se doutait aussi que son apparence choquait assez. La décrire aurait été fortement complexe mais elle était un drôle de mélange. Ce soir, elle était entre l'enfantin sombre et la vieille folle pleine de bijoux. En effet, la demoiselle avait décidé de mettre toutes ses amulettes sur elle. Elle devait compter pas moins d'une vingtaine de pendentifs et colliers, ses doigts étaient remplis de bagues et certains de ses doigts supportaient deux anneaux. Quand au bracelets, leurs nombres étaient bien trop importants. Ils y'avaient aussi les accessoires mais ceux-ci rejoignaient plus le domaine de l'enfance. Outre quelques poupées vaudou immondes, les autres étaient tout ce qu'il y'avait de plus adorable. Des bonnes bouilles, des grands yeux, de beaux sourires...Et oui, même la sorcière Xia Rou avait une part de gamine en elle. Comme tout le monde d'ailleurs mais beaucoup ne souhaitaient pas le montrer. La jeune fille s'en moquait complètement. Les blagues à son compte ou qu'on la traire de gosse? Bah, sa lui passait par dessus la tête. Sauf quand elle était de mauvaise humeur mais cela arrivait très peu souvent. Seulement quand elle était fatiguée ce qu'elle n'était pratiquement jamais sauf les lendemains de nuit de pleins lunes peut-être...Avec toutes les cérémonies à faire, elle ne se couchait pas plus de trois heures dans la nuit. Bon tel n'avait été le cas aujourd"hui et elle était donc de très bonne humeur. Ou plutôt elle l'avait été jusqu'à sa rencontre avec ces deux idiots de vendeurs. Ils l'avaient rapidement agacée. Oh, elle ne se sentirait irriter que peu de temps, ses mauvais passages repartaient rapidement.

Toujours a essayé de reprendre une respiration normale, la demoiselle ne fit attention quand on s'adressa à elle. Du moins la première phrase puisqu'elle posa son regard sur celui qui lui parlait dès qu'il reprit la parole. Ren? Elle n'aurait jamais pensé rencontrer quelqu'un de sa connaissance en ce lieu et aucunement son mentor. Il fallait dire aussi qu'elle ne pensait jamais à voir un proche ou un simple camarade nul part. Tokyo était une ville immense! Enfin bref...Xia Rou était plutôt contente d'avoir en face d'elle le jeune homme pour deux raisons. La première était parce-qu'elle appréciait plus que tout sa compagnie. Il était des plus agréables. La seconde était purement pratique. Grand comme il l'était, il cachait donc Xia Rou qui ainsi avait plus de chances de en pas se faire repérer par les deux escrocs s'ils passaient devant le bar. D'ailleurs en parlant d'eux, la cherchaient t'ils encore? S'ils étaient un minimum intelligent ils devaient avoir trouver un autre "client potentiel".

"J'étais poursuivis par deux âmes abominables."