What a great Meeting !! [Naoki.nii-san]

Aujourd’hui, lundi. Début d’une longue semaine de cours… torture infâme. Qui est-ce qui avait inventé le lundi ? Allez savoir. Mais bon, malgré le ronchonnement qu’il ait pu pousser en éteignant son réveil quelques minutes plus tôt, Ren dû se lever. C’était à contre cœur, mais il fallait bien aller étudier un peu, même si ce n’était pas du tout sa tasse de thé et qu’il préférait encore flemmarder pendant des heures dans son lit. Il se prépara rapidement, enfilant simplement son uniforme et prenant soin de ne pas boutonner sa chemise jusqu’au bout et de ne pas non plus nouer sa cravate : le pauvre nippon détestait les cravates. Bref, là n’était pas le sujet. Ren sortit de sa chambre en quatrième vitesse, posant à peine le regard sur la porte de chambre de son frère… à quoi bon se demander s’il était là. Il l’avait entendu remonter lourdement les marches dans la nuit, mais il ne s’était pas posé plus de question que ça sur l’état dans lequel son aîné avait pu être… de peur de se retrouver encore face à un jeune homme dans un état des plus déplorable.

Voilà plusieurs minutes qu’il marchait tranquillement sur la petite allée piétonne qui bordait la route. Direction l’école. Il marchait d’un pas lent, l’envie de se presser n’était pas présente. Et puis d’une manière ou d’une autre il avait bien le temps. Il pensait à des tas de choses en même temps, ne faisant même plus attention à ce qu’il l’entourait. Ses pas se faisaient automatiquement, comme un robot qui devait retourner chaque jour au même endroit. C’était un quotidien un peu ennuyant à la longue. Mais, il y avait eut ce pari en début d’année : choisir une filles inconnue de toute l’école pour la rendre populaire. Cette idée lui avait plus, surtout que sa petite protégée lui donnait déjà du fils à retordre alors ça allait mettre un peu de mouvement dans sa vie.
Il arriva alors devant le grand bâtiment des enfers. Il passa l’entrée, toujours avec ce même silence mais étrangement dès qu’on arrivait vers les casiers ce n’était pas du tout la même chose. Entre les regards avec chuchotements et les compte rendu sur « qu’est-ce que tu as fait ce week-end ? » c’était la totale. Mais toujours aussi ignorant, Ren se dirigea calmement vers son casier, histoire d’en déposer quelques affaires. Il ouvrit la petite porte métallique et laissa tomber à l’intérieur un ou deux livres de sciences. De toute façon il commençait par littérature japonaise… une heure parfaite pour continuer sa nuit.
Il soupira, puis tourna la tête en direction de l’entrée. Il se serait presque demandé s’il ne pourrait pas partir maintenant : traverser le hall le plus simplement du monde et rentrer chez lui. Sa mère lui poserait des questions, mais il se ferait porter pâle. Cependant, ce ne fut pas le cas. Une silhouette qu’il connaissait bien trop fit son apparition. Cette démarche. Ce visage. Il le connaissait par cœur pour l’avoir côtoyé durant vingt années. Vingt année de joie et de tristesse. Non, il ne voulait pas le voir. Il ne pouvait pas aller lui parler simplement comme on dit bonjour à un ami. Non, cela faisait trop longtemps maintenant et c’était sans doute trop tard pour y aller. En songeant à cela Ren avait déjà fermé la petite porte de son casier. Il avait fixé encore quelques secondes son frère, une envie qu’il ne connaissait pas lui traversa l’esprit mais partie au loin. Il se retourna et commença sa marche. Il était trop tôt pour aller en cours. Mais il n’avait pas d’autre choix que de fuir. Encore et toujours, il le faisait depuis un moment déjà… alors à quoi bon changer ?

Il avait passé une nuit infâme ! Une nuit ? oui plus ou moins. On n’avait pas vu l’ombre de sa présence de toute la journée, à la maison. Une chose qui se produisait assez souvent d’ailleurs, échappant autant que possible à ce lieux et à ceux qui l’habitaient. A quoi bon de toute façon… ce n’était pas comme s’il était attendu tel le messie. Il avait passé la nuit dans quelconque bar à se perdre dans l’alcool. LA nuit était tombée depuis bien longtemps, les heures ayant filées, et nul doute que le matin ne tarderait pas, dans quelques heures, à se lever. Il était rentré tant bien que mal chez lui, l’esprit et le corps embrumé par les effluves d’alcool et autres substances illicites. Arrivé dans sa chambre il s’était écroulé à demi sur le sol, à demi sur le lit, les doigts crispés sur sa couette, le front posé sur ses avant bras. Il se maudissait. Il était faible, il se faisait pitié…Mais il n’avait plus assez de volonté, plus la force, plus l’envie de stopper cet engrenage dans lequel il s’était jeté volontairement, sans possibilité de retour en arrière. Le froid l’entourait glaçant son corps, pourtant dans la pièce noire il faisait bon, ni trop chaud, ni trop froid. Recroquevillé sur lui même, l’espace d’un instant l’idée de pousser la porte de son frère le prit. Il la chassa violement de son esprit avec toute la rage dont il pouvait faire preuve.

Il se sentait tellement mal. Son estomac ne demandait qu’à régurgiter tout ce qu’il avait ingéré. Se crispant sur lui même. Ah merde put*** Il serra le poing jusqu’à s’enfoncer les ongles dans la peau. La douleur ayant le magnifique effet de chasser tout le reste. Est ce qu’un jour tout cela s’arrêterait ? Hum…peut être jamais…Il laissa ses pensées divaguer puis sombra brutalement dans le sommeil. Sommeil ?! Oui si on peut dire..il n’eut de cesse que de tourner et se retourner dans son lit, harcelé de cauchemars sans significations. Finalement le matin i les réveilla, le corps endoloris et un mal de tête lancinant, fatigué. Ouvrant les yeux il balaya la pièce du regard. Qu’elle heure était il ? Quel jour ? Lundi…Oh désespoir..Il avait horreur de ce jour, peut être l’un des pires de la semaine ! non LE pire ! Il regarda son réveil. K’so, fallait qu’il se dépêche, ne pas encore une fois arriver en retard..Maudit soit tu Ren. Il aurait pu le réveillé, trop demandé ?!

Il se leva avec empressement, mais son corps protesta, sa tête lui tournant affreusement. Il alla se laver puis attrapa son uniforme et l’enfila. Et comme s’il n’avait jamais été présent dans cette maison, prit la direction du lycée, sans plus de cérémonie. Ne pour une fois il ne serait pas en retard. Il avait bien le plus grand mal à rester debout, mais peut importe. Etrangement il arrivait toujours à donner le change. Paraître…c’était cela qui comptait dans cette enceinte…Il passa donc les grilles de l’école, aussitôt comme attirés par un aimant, il ne fut plus seul. Il ne posa pas un seul regard sur les filles qui se pressaient pour finalement abandonner en cours de route. Il salua de la main une connaissance et se dirigea vers les casiers de sa démarche légèrement agressive. Deux ou trois choses à récupérer. Il aperçut alors la silhouette de son petit frère. Croisant son regard l’espace de quelques secondes avant que celui ci se retourne et ne commence à quitter les lieux se perdant parmi la foule présente, fuyant comme toujours.

Ce qu’il ressentait là maintenant ? Il était blessé..blessé et pourtant son cœur ne criait que colère. Il ne pouvait qu’en vouloir à ce frère indigne dont il avait tant attendu le soutient, une aide qui n’était jamais venue. Indigne ? Oui, mais lui ne valait pas mieux…Certes, mais il ne se l’avouerait pas. Il serra les dents. Immobile, il finit par se détacher et fila droit, sur Ren, comme un prédateur ayant repéré sa proie. Il poussa quelqu’un qui malencontreusement se mit sur son passage, indifférent aux râlements. Arrivant à la hauteur de son frère il passa un bras autour de ses épaules, un sourire carnassier flottant sur ses lèvres et dit sur un ton dont il avait du mal à cacher l’agressivité.

« Alors petit on va où comme ça ? M’éviterais tu ?! »

Ren marchait. Son pas si calme d’habitude était légèrement agité cette fois ci. Il ne savait pas pourquoi. En fait, si. Il avait croisé le regard de son frère, et seul cela lui suffisait pour fuir. Il fuyait. Il trouvait ça lâche de sa part. Il n’aimait pas du tout son comportement actuel face à cet être qu’il avait aimé. Oui, mais voilà avait est au passé et maintenant c’était tout autrement. Il ne pouvait pas se retourner et lui parler. Mettre le sujet sur le tapis et en parler serait une bonne solution, mais… à quoi bon chercher des excuses ? Voilà. Il n’avait pas d’excuse mais il en cherchait inlassablement en marchant en direction de sa salle de classe. Son esprit bouillonnait de paroles, mais il n’en disait rien pourtant il fallait croire qu’il le faudrait. Un bras passa autour de ses épaules. Il aurait pu douter de la personne qui avait fait ce geste… mais la voix qui suivit le fit lever les yeux au ciel. Il avait continué ses pas sur la première question de son aîné mais lorsque la deuxième retentit il s’arrêta net. En plein milieu du couloir qui continuait le hall d’entrée du bâtiment. D’un geste rapide du bras il retira celui de son frère. Il le regarda alors. Etonnant qu’il veuille croiser ce regard haineux, de toute façon maintenant il lui avait adressé la parole alors.

>> En cours, pourquoi ça te dérange ?… et je ne t’évites pas.

Oui, il n’en avait pas la preuve mais il se devait d’être convainquant. Ses mots étaient sortit sèchement. Dans un sens, à quand remontait la dernière fois où il lui avait parlé avec douceur ? Trop longtemps. Il n’avait pas oublié comment est-ce qu’on faisait pour parler normalement entre frères… mais presque. En tout cas c’était tout comme. Il laissa échapper un soupire. Sa question revenait en tête… « M’éviterais tu ? »… en boucle. C’était presque intenable. C’était recevoir une vérité dans la face après tout. M’enfin, il ne devait pas y penser.

>> Et toi nii-Naoki ? D’où te vient cette pulsion soudaine de venir me parler ?

Il avait faillit dire nii-san. Mais il le savait. Il avait gardé cette expression. C’était d’ailleurs la seule et unique chose qu’il avait gardé de leur relation « d’avant ». Le nippon avait beau essayer de s’en débarrasser il n’y arrivait que très rarement. Il avait rattraper son coup… mais ça ne restait tout de même pas très discret. Il attendait sa réponse. Qu’est-ce qu’il avait bien pu avoir comme idée de venir lui parler ? Ce n’est pas comme s’il en avait l’habitude. Bien au contraire. Peut-être que la cuite qu’il avait pris la veille n’était pas encore totalement remise, et que son esprit était encore embrouillée ? Allez savoir.

Certes, son esprit était encore bien embrouillé par la soirée qu’il avait passé la veille et il était loin d’être remis de tout ce qu’il avait ingurgité et fait cette nuit là, même s’il avait l’étrange capacité de récupérer assez vite, là où d’autres serait agonisants. Enfin, oui façon de parler. Bien qu’un jour, c’est lui qu’on risquait de trouver agonisant, dans un coin de rue, overdose ou coma éthylique, les deux peut être ou une autre mort sordide..Cela foutait un sale coup à l’égo…qu’importe, après tout, il ne manquerait pas à grand monde, ironie du sort, si on pense un instant qu’il fait partie des élèves les plus populaires de ce maudit lycée. Populaire ?! eh bien oui. Il boit, il se drogue, il n’as pas non plus le plus merveilleux des caractère, il préfère souvent la solitude et rejette toute proposition enflammée et pourtant, pourtant il fait partie des populaires…pourquoi… Il lui arrive parfois de ce poser la question, mais jamais bien longtemps !

Ce qui lui avait passé par la tête pour venir aborder celui qui le détestait le plus au monde ?! bonne question, très bonne question..que répondre..Il savait que Ren ne l’aimait pas. Pouvait il dire ça, d’un frère? oui assurément. Leur relations avaient changé du tout au tout. Bien loin d’être un modèle et d’avoir toute la place dans son cœur, il était rejeté de ce dernier. Lui qui désespérément aurait voulu s’y accrocher, il n’avait trouvé là, aucunes prises, aucunes saillies pour s’y maintenir et avait ainsi sombré dans l’abime sans fin de la rancune et de l’indifférence…Et ce fait, ne pouvait que jouer sur son comportement envers cet être du même sang . Agressivité. Il ne savait plus que faire cela. La haine le rongeait et pourtant il était déchiré par la contradiction. D’un naturel confiant, pourtant face à son cadet il perdait cette caractéristique, même s’il s’efforçait avec plus ou moins d’efficacité à masquer cela.

Il chassa violement tout ce qui tournait inlassablement et inutilement dans son esprit et reporta son attention sur le jeune homme face à lui, qui d’un geste avait retiré son bras, croisant son regard. Le dominer, le faire culpabiliser, le torturer, le haïr, le hanter, le détruire..et l’aimer pourtant encore, son frère, son petit frère…un sourire sarcastique s’afficha sur ses lèvres pâles. Maintenant il était seul.

Il ne le fuyait pas ? il avait bien du mal à y croire. Mais il ne releva pas. Tout comme le fait que Ren aille en cours. Quoi de plus logique, ne, en ce lundi matin? l’endroit où se rendait le jeune homme était bien la dernière de ses préoccupations, si cela le gênait ? Nullement.

Ainsi, si la première phrase n’avait guère d’’interêt pour requérir son attention, c’était bien la deuxième phrase qui occupait ses pensées depuis tout à l’heure. Outre le fait qu’un nii-Naoki c’était incéré. Ce qui ne le surprenait guère. Ils avaient beau être dans une relation des plus mauvaise, son frère n’avait jamais été capable de pouvoir se défaire de cette habitude que de l’appeler ainsi. Devait il s’en réjouir ? Hum… cependant cela ne fit qu’accentuer son sourire sarcastique aux airs vaguement carnassiers.

« certes j’ai d’autres choses à faire, mais enfin n’aurais je pas le droit de saluer mon cher…frère ?!

Des pulsions, oui il en avaient, pas toujours les bonnes d’ailleurs, il fonçait parfois un peu trop surement, sous le coup de l’impulsion. Mais que voulez vous il était comme ça. Cher frère…oui, inutile de le préciser il ne le pensait pas du tout, et d’ailleurs cela sonnait faux sous de vagues relents d’amertume et d’agressivité, un sentiment qu’il n’arrivait jamais à faire totalement disparaître de ses mots même si cela restait infime. Et ce qu’il venait de dire faisait louche, plutôt louche. Bien son intention d’ailleurs. Même si à vrai dire il ne comptait rien faire, ni n’avait aucune idée précise derrière la tête, ayant véritablement suivit une impulsion venue de nul part, ce qu’il n’allait bien sur pas avouer, mais cela prévoyait quelques réjouissements !Il darda son regard noir et profond sur le jeune homme.

» Naoki Oyama #FINIT
» Heure de colle [Naoki]